Aire-sur-l’Adour reprogramme le jeune matador aquitain pour sa corrida des fêtes, le 18 juin, en reconnaissance de son succès en 2021. Avant cela, Dorian Canton nous parle de ses gains d’expérience et de confiance.

 

Neuf mois après son succès du 19 septembre 2021, Dorian Canton sera de retour à Aire-sur-l’Adour pour la corrida des fêtes du 18 juin, toujours face à un lot de toros de Valdefresno. À l’automne dernier, il avait coupé les deux oreilles de son premier opposant, partageant la sortie a hombros avec Gomez del Pilar.

« C’était ma seule corrida de l’année, il fallait absolument que je triomphe : une question de vie ou de mort », dit aujourd’hui l’intéressé.

Dorian Canton, 21 ans, enfant d’Asson, en Béarn, fait partie de ces matadors dont les débuts professionnels ont été ralentis par la crise sanitaire. Après une courte carrière de novillero, le torero formé à l’école landaise de Richard Milian voit son alternative du 27 avril 2019 à Bayonne tomber à l’eau. Au sens propre : les pluies sont diluviennes. Il saisit l’opportunité une dizaine de jours plus tard à Villeneuve-de-Marsan. Il baisse de catégorie, mais l’envie n’attend pas…

À Madrid depuis janvier

« Avec le recul, cette coupure du Covid l’a aidé à mûrir », dit Olivier Mageste, Landais de Madrid, son apoderado depuis 2019. Un avis que partage le jeune maestro : « J’ai pu m’entraîner dans la discrétion, sans pression. J’ai toréé beaucoup de bétail en privé et finalement progressé dans tous les domaines de la lidia, notamment la lecture du toro. »

Depuis janvier, Dorian Canton vit à Madrid. Malgré son jeune âge, il n’éprouve pas le manque, ni de sa famille ni des contreforts pyrénéens. Parce que ses journées sont réglées comme celles d’un sportif de haut niveau. Le matin, entraînement au Batan, dans l’arène de l’école taurine de Madrid – dont les cours pour les apprentis ont lieu l’après-midi. Il partage le quotidien de Roman, Sanchez Vara et autres jeunes aux dents longues.

Dorian reçoit aussi les conseils du maestro Uceda Leal, établi dans la sierra madrilène. Et du peon de confiance Agustin, ancien conseiller de figuras telles José Tomas, El Juli, Cayetano ou Juan Mora. Ensuite, footing puis déjeuner léger et sieste, avant quelques occupations taurines ou culturelles. La richesse de Madrid est insondable.

Cinq opportunités

Pour l’heure, grâce à sa bonne sortie de 2021 à Aire, Dorian Canton a signé cinq corridas, toutes en France : La Brède le 25 juin (toros de Fuente Ymbro), Villeneuve-de-Marsan le 9 août (Robert Margé), Mimizan le 28 août (Pedraza) et Bayonne le 3 septembre (un Pedraza, dans une corrida à six matadors). Et donc Aire-sur-l’Adour pour ouvrir le bal le 18 juin, toujours avec des Valdefresno. « Ce toro d’origine Atanasio a plutôt pour habitude de sortir manso à la cape, puis de se fixer au cheval avant de s’employer à 100 % à la muleta, ce qui est extra », dit-il.

Le matador à l’accent gascon sait que chaque toro va compter cet été. « En Espagne, c’est dur. Et là-bas, personne ne connaît Dorian Canton. C’est par la France que je dois consolider ma position. » Belle clairvoyance teintée d’ambition.