Hier soir, lors de l’unique corrida des Fêtes de Bayonne, Clemente et Colombo ont décroché une oreille chacun.
Dans cette corrida blanche qui reprend des couleurs au fil des ans, saluons les cuadrillas pour des « bregas » nickel où quand l’élégance se veut aussi belle que discrète. Sachons le dire et ne pas l’oublier.
Six toros du fer Juan Manuel Criado (453, 522, 512, 551, 546 et 571 kg), de respects châssis et fines « cornemuses ». Un brin de déclin parfois tôt mais noblesse d’aloi. Onze rencontres.
Clemente après sa cornada
Clemente (Blanc comme il se doit et or) à peine revenu de sa double cornada de Mont-de-Marsan samedi dernier a crânement revendiqué hier son statut du Coq hors norme.
Truffé de « duende », de classe et d’arrondi, il est désormais notre Morante d’Arcachon à Montélimar, de la Garonne au Rhône, de l’océan à la mer. Comprenne qui voudra et devra.
A Bayonne comme ailleurs, les gens ont senti que se muletazos aux parfums des denrées rares ont le langage du Nil, les traits des beautés de Gauguin et les versets de Musset, selon l’ami Jean.
Le n°42, le meilleur
Colombo (Plumage de la Saint-Luc et or) s’est fait remarquer face au 5ème cornu de Criado, le n°42, le meilleur de l’envoi, dédié à la famille Pilès, ses impresarios père et fils. A ce toro aux charges franches et prolongées, jamais le Vénézuélien, tous instruments en mains, ne fut en dessous de ce toro nommé « Dinero », argent en langue de Molière. Estoc, uppercut !
Dorian Canton
Dorian Canton (Défense de phacochère et or) a de manière douce et mesurée bâti une faena sur des oeufs afin de ne pas casser les reins où bousiller le 3ème toto qui se coucha vite.
Au suivant, superbes naturelles pieds joints. Trois toreros, trois C comme les « C » couronnés qui ornent les bronzes du luxueux mobilier de Louis XV. Trois copains. Nous aussi.
Environ 2/3 d’arènes de Lachepaillet.
Clément Dubercq Clemente : une oreille et silence
Jésus Enrique Colombo : salut au tiers et une oreille
Dorian Canton : salut au tiers et vuelta