Temporada 2023

Bayonne

Date

Vendredi 28 juillet 2023 18h30

Cartel

Clemente, Jesus Enrique Colombo et Dorian Canton

Ganaderia

Juan Manuel Criado (Mérida)

01.-

Introduction

A l’issue d’une tarde où le classicisme, la justesse et la totale sincérité de son toréo « de verdad » a une fois encore séduit les « aficionados », Dorian est sorti sans trophée mais sous une ovation appuyée des arènes de Lachapaillet.

Après Mont de Marsan, il a définitivement confirmé à Bayonne son énorme potentiel qui doit l’amener en toute logique à intégrer les plus grands cartels.

Une semaine après sa prestation très aboutie de Mont de Marsan, Dorian défilait ce vendredi 28 juillet dans les arènes Lachapaillet de Bayonne en compagnie de Clemente et de Jesus Enrique Colombo face à 6 toros de Juan Manuel Criado. Un lot bien présenté dans l’ensemble mais très inégal, d’armure et de trapio. Des toros faibles, manquant de race et de fond et s’éteignant très vite. Mal servi par le tirage au sort, Dorian va hériter du plus mauvais lot. Il va pourtant nous offrir les meilleurs moments de la tarde.

02.-

troisième toro

« Mimoso » 5 ans et 9 mois est très armé.

Il sort avec violence mais sans réellement s’engager dans le capote de Dorian qui le canalise en douceur par des véroniques soignées.
Le bicho va prendre 2 picotazos sans s’employer. Très bon et élégant quite de Dorian par chicuelinas templées.

Dorian qui a tout de suite perçu la faiblesse de son adversaire commence intelligemment sa faena par le haut.

Sur les premières séries à droite, Dorian « site » le Criado de loin. Le toro a plus de violence que de noblesse et il faut tout le doigté et la technique du torero pour le garder dans la muleta et lier « a gusto » de très belles et méritoires séries de derechazos… les meilleurs de la tarde.

Corps relâché et main basse… Ici on torée « de verdad ».

La sincérité et la pureté du toreo de Dorian porte sur la partie la plus avisée des gradins… Sur la main gauche, le travail est toujours aussi léché et précis et Dorian arrache deux belles series de naturelles… à un bicho qui va « a menos ».

Dorian torée juste et bien mais le toro manque de transmission.

A mi faena le Criado montre d’inquiétant signes de fatigue et finit par s’écrouler en piste. Il doit même être relevé par la cuadrilla de Dorian. Devant ce toro totalement éteint beaucoup auraient rangé les outils. Dorian s’attache à redonner vie au cornu. Il s’arrime à nouveau et réussit avec beaucoup de justesse technique à tirer une dernière et très méritoire série « de rodillas » a un toro moribond.

Quand Dorian « rentre a matar » le toro tête basse est quasiment mort debout.

Il ne répond pas au « toque » et il faut toute l’intelligence du torero pour plonger une demi lame efficace. Salut au tiers pour le torero et pitos pour le toro.

03.-

sixième toro

« Travucon » sort en 6ème position, avec ses 571kg, c’est le plus costaud de l’après-midi.

Comme a son habitude Dorian soigne sa réception. Abanto, le Criado ne s’investit pas dans le capote de Dorian. Il va prendre un bon « puyazo » à la première rencontre…..et un picotazo à la seconde. Bonne paire de banderilles de Mathieu Guillon.

Dorian commence sa faena par doblones

et amène le toro au centre et invente, avec beaucoup de poder et de classe, une faena à un bicho sans transmission… de loin la meilleure faena de l’après-midi. Les trois premieres séries de derechazos sont excellentes et donnent le ton. Dorian pose, avec application et autorité, son toréo sincère et profond. Chaque passe nous raconte la quête du concept sans concession choisit par le torero.

A gauche le récital continue.

Les naturelles dominatrices et ciselées qu’il arrive à arracher à un toro sans transmission sont remarquables et portent sur les tendidos. Les derechazos de conclusion inventés à un toro qui va a menos sont excellents.

La récompense est au bout de l’épée.

« Mala suerte », à l’entré a matar le toro trébuche. L’épée est cependant bonne mais trasera le toro tarde à tomber et l’emploi du descabello est nécessaire. Grande ovation et vuelta « festive » pour le torero.

04.-

Conclusion

Dorian a choisi le chemin difficile du classicisme, de la pureté et du toréo sans concession. On le sait, hélas de nos jours le « fondamental » est moins vendeur que l’esbrouffe racoleuse. Ce fut le cas en cet après-midi Bayonnais où le public festayre a parfois préféré les 2B3 à Mozart... chacun ces goûts.

Fiche technique

Arènes de Bayonne

  • Président André Lascoumes

  • Toros de Juan Manuel Criado. Douze piques, cavalerie Bonijol.

  • 3/4 d'arène, temps chaud, 2h30 de spectacle

Clemente

  • Une oreille

  • Silence

Jesus Enrique Colombo

  • Salut

  • Une oreille

Dorian Canton

  • Salut

  • Vuelta