Aignan

La corrida prévue le 31 mars n’a pu avoir lieu pour cause d’intempéries.

Maxime Aurensan, président d’Aignan y Toros et son équipe ont eu beaucoup de courage et de détermination pour ne pas annuler purement et simplement la corrida. En accord avec les toreros et la ganaderia, ils ont proposé de la reporter au dimanche 7 avril. Cette décision les honore. Chapeau bas Aignan !

Pour son premier contrat de la temporada 2024, Dorian partageait donc le cartel de la traditionnelle corrida d’Aignan, avec José Ignacio Uceda Leal et Christian Parejo face à 6 toros de Baltasar Iban. Un lot sérieux avec des toros bien présentés et joliment armés, braves à la pique mais manquant peut-être un peu « d’étincelle » au troisième tiers …..les « aller-retour » du bétail entre Aignan et Madrid en sont peut être responsables. Quisas ?

« Gallito », le second Baltasar Iban de la tarde, est bien armé…

Bien reçu au capote par Dorian, le toro a une charge violente et se défend en fin de passe… Il va prendre deux piques en mettant les reins et en poussant fort.

Avec application et beaucoup de maîtrise, Dorian débute sa faena par des doblones bien ajustés…

Dès la première série à droite, il pose son toréo. Avec calme et poder, il s’impose au Baltasar Iban et en corrige peu à peu les défauts. La deuxième série à droite tout en temple et relâchement donne le ton... Le toro est meilleur à gauche et Dorian dont on connait les qualités et la précision de sa main gauche va distiller avec beaucoup d’aguante et une évidente joie de toréer, des séries de naturelles a gusto… qui vont enflammer le conclave.

Le final est tout aussi brillant et fleuri… Classicisme, élégance et sincérité.

Au moment de « verdad » après avoir parfaitement cadré le cornu, il s’engage totalement, « a matar o morir », droit entre les cornes pour une entière en se mouillant les doigts. L’épée est en place et vient signer une faena de deux oreilles. Hélas , trois fois hélas, le Baltasar Iban, en toro bravo est mort debout… mais tarde à tomber… un avis sonne… et prive Dorian d’un triomphe largement mérité. Une seule oreille (avec pétition de la deuxième) viendra récompenser la prestation très aboutie du « torero biarnès ».

Déterminé à triompher, Dorian va encore élever le débat lors de sa seconde sortie de la tarde. Il va construire une faena intelligente et tirer la maximum d’un toro tardo et manquant de fond.

Le cinquième toro est lui aussi très bien armé… Il va prendre deux piques en poussant, il restera longuement sous le peto à la première rencontre… Au sortir de la pique, un excellent quite par chicuelinas ajustées et templées à souhait, les pieds tanqués au centre de la piste… va enflammer les gradins.

Dorian débute sa faena par des doblones dont les deux derniers « de rodillas ».

Dès la première série, donnée par le bas, il s’impose avec autorité au Baltasar Iban. A gauche, le toro est plus compliqué, il faut toute la finesse et la qualité de la mano izquierda du béarnais pour aspirer le toro dans sa muleta et lui tirer trois séries des plus méritoires. Corps relaché et poignet de velours... La fin de faena sur la corne droite, la meilleure corne du toro, tout en temple et harmonie est d’un total engagement… Difficile de faire passer le fauve plus près !

Malheureusement, Dorian va perdre l’essentiel de ce travail à l’épée. Après deux pinchazos, une entière et un descabello.

Il doit se contenter d’un salut au centre alors qu’il venait de frôler une deuxième oreille synonyme de sortie à hombros.